Je suis une Amazone

Oui le racisme existe

(21 MARS: c’est la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Et du 21 au 26 mars: la semaine d’actions contre le racisme.)

« Il ne faut pas être Noir.e pour lutter contre le racisme ou femme pour tenir des propos féministes. »
Eric-Emmanuel Schmitt

Je rêve de ce jour où je n’aurai pas à prouver avec une commission de ceci ou de cela que j’ai vécu du racisme avant d’être crue.

Je rêve en effet de ce jour où ce ne sera pas à moi de dire que j’ai vécu du racisme avant de dire que cela existe encore aujourd’hui.

Je rêve de ce jour où personne même pas moi-même doutera de l’avoir vécu: m’a t’il vraiment traitée de « sale Négresse ou je rêve?»

Ce serait peut-être plus facile de faire la sourde oreille?

Me taire?
Que ce serait plus facile!
L’ignorer?

Que ce serait plus endurable!
Faire l’autruche?
Que ça serait moins douloureux!

Je rêve de ce jour où l’autre qui ne le vit pas acceptera mes souliers pour une journée parmi d’autres.

Tu sais cette journée où je ne « featais » pas dans la liste des curriculum vitae et été mis au déchiquetage à cause de mon nom trop compliqué à prononcer…

Tu sais cette journée où cet homme qui voulait se « taper » une Noire à oser me le verbaliser entre deux yeux et aventurer sa main baladeuse…

Tu sais cette journée où l’autre sans vocabulaire adéquat m’a traitée d’importée.

Tu sais cette fois où je croyais qu’une femme allait au moins me dire que nous sommes semblable, elle et moi mais non, elle m’a dit avec ironie: Toi, je ne te laisserai jamais seule avec mon mari, tu es trop attirante, beauté exotique (…)

Tu sais ce jour-là où le policier qui devait me protéger comme dit la sécurité publique, a définit mon innocence par ma couleur de peau qui résonnait coupable dans son esprit empreint de préjugés…

Tu sais même ma collègue, celle de qui je suis la préférée selon ses dires, trouvent qu’elle aurait peur de m’irriter de peur que je la batte, car je suis les femmes Noires seraient réactives et imprévisibles…

Et cet après-midi-là où je n’avais pas le profil de la femme violentée en face de cette professionnelle; entre mes traits noirs et sévères et lui son visage blanc aux traits arrondis et faussement angéliques, baby-face…

Bref, mes souliers ne sont pas toujours confortables mais ce sont ceux qu’ont choisi hélas le raciste, de me faire porter.

Le raciste, « celui qui pense que tout ce qui est trop différent de lui le menace dans sa tranquillité. » nous dira Ben Jelloun

J’aimerai rêver et croire avec Rosa Parks que le racisme est certes toujours avec nous, mais et prendre l’engagement et affirmer que c’est à moi de préparer nos enfants pour ce qu’ils doivent répondre, et, je l’espère , je vaincrai… nous vaincrons car c’est un combat que nous gagnerons ensemble.

Oui nous vaincrons en, ensemble, en agissant, en éduquant, en répétant l’enseignement avec une approche adaptée à chaque raciste car comme le dit l’un des vénérables père de la Négritude, Léopold Sédar Senghor, les racistes sont des gens qui se trompent de colère.

Le remède de la colère c’est de ne jamais laisser ce manque de respect nous émouvoir.

La colère peut dissimuler ou remplacer d’autres sentiments pénibles comme la peur, la douleur, la culpabilité, la jalousie, la frustration ou la honte… apprenons donc à répondre au racisme avec suffisamment d’amour et d’empathie.

C’est un exercice difficile mais c’est Martin Luther King qui a dit de laisser la haine à ceux et celles qui sont trop faibles pour aimer.

Et l’amour des autres commence par l’amour de soi.

Puisse la réflexion continuer du côté lumineux de la force! Et être ensemble des éducateurs, des éducatrices chacun.e à son niveau.

On garde le Cap les amis.es!

Et réclamons notre intersectionalité; nous sommes tous.tes des personnes à part entière, complexes qui incarnent des identités multiples, une histoire et une réelle authenticité.

Bonne journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, ensemble!

L’Amazone 2.0

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