(Mon premier 5km après 30 jours de courses chaque matin à 5h30, sans concession)
Cette photo date d’il y’a 5 ans, nous sommes précisément, le 16 juillet 2017 et ça faisait 30 jours non stop, que j’apprenais à courir tous les matins sans concession. Tous les matins, sans arrêts, pour mon « Jogging_Méditation » car je devais prendre mon mal en urgence. Cette femme-là sur cette photo vivait le pire tsunami de sa vie à l’orée de ses 40 ans. Je regarde cette photo et je peux voir malgré les 30 jours une amélioration de mon état d’âme mais j’étais encore bien au fond dans l’obscurité.(…)
Et mon ami sur la photo Ernest et sa femme m’ont fait découvrir les courses officielles. C’est grâce à eux que j’ai su qu’il existait des courses officielles car Ernest en publiait sur son Facebook. Et là, je leur ai demandé comment et où m’inscrire … j’allais donc pour mon premier 5km en public avec d’autres coureurs et coureuses… une façon peut-être de briser mon isolement et aller me réapproprier un sentiment de vie.
« Progressez chaque jour avec audace vers vos rêves, refusez les coups d’arrêt et rien ne pourra vous arrêter. » voilà le mantra qui a guidé cette période de ce défi quotidien de dépassement envers moi-même.
Ceux et celles qui ont été à ma conférence « ce jour où ma liberté a commencé » savent de quoi je parle.
J’étais seule au monde
Même mon ami Ernest et son épouse Edith qui étaient de mes amis à cette course, cette journée-là ne savaient pas mon réel état d’âme.(…) j’étais la souffrance incarnée!
La peur me rongeait.
La solitude du silence bâillonné par la peur me hantait.
Je recherchais mes repères en urgence.
J’étais cernée de tous les bords dans la fosse aux lions(…)sans possibilité extérieur de me venir en aide puisque je ne confiais ma situation à personne. Le linge sale ne pouvait pas sortir de la maison, pire, ma famille à moi ne reste pas au Québec, je suis une femme issue de l’immigration, ma seule famille est le père de mes enfants et nos trois enfants.(…)
Ça faisait donc 30 jours que je courais chaque matin sans concession; Je courais parce que le « Miracle morning », ce livre que je lisais assidûment m’avait dit que ça me sauverait, ça me redonnerait tout ce que j’avais perdu… J’avais perdu surtout ce qu’il ne faut jamais perdre, mes amis.es, mon estime de moi, mon amour de moi, je ne valais rien comme avait réussi à m’intégrer cette situation.(…)
Quelqu’un avait réussi à me convaincre que je valais ce que lui aurait décidé (…)
J’étais devenue l’ombre de moi-même, une femme triste, sombre et amer envers moi-même.
En avant, à gauche, à droite, rien à l’horizon. Je broyais du noir et j’avais perdu ma créativité, mon sourire et mon désir d’aller vers les gens… tout le monde me faisait peur (…)
Quand tu ne fais plus confiance aux gens, ça commence par toi-même. C’est que la première personne en qui tu as perdu confiance, c’est toi-même.
On est le reflet de ce que nous nourrissons à l’intérieur. La perte de la confiance en moi, me faisait accepté tout ce dont on pouvait m’accuser ou me traiter.
J’ai même accepté d’être appelée « câline de negresse, tâche noire, profiteuse » et j’en passe.
Après 30 jours de « jogging-méditation », c’est à dire le fait de courir à la rencontre de moi-même et trouver le fruit de méditation qui manque à mon évolution, est la plus belle chose que j’ai fait de mes matins pendant 100 jours au complet.
Oui, j’ai couru chaque matin que la vie a fait, sans concession. Même le lendemain de sorties avec mes copines, elles ne comprenaient pas que je sois allée courir quand même tôt le matin.
Oui j’ai couru 2, 4, 6, 8, 10 jusqu’à faire un demi-marathon à l’automne à Montréal.
Je ne voulais plus m’arrêter tant et tant que le Tsunami qui déferlait dans ma vie ne se calmerait pas.
Mon unique « pourquoi je cours » était: courir pour vivre! Car trois petits êtres que la vie m’a confié et permis de mettre au monde avaient besoin de leur maman; d’une maman avec toute sa tête, son cœur et son esprit.
Voilà ce que réveille en moi ce souvenir, cette photo, mon premier 5 km de course officielle.
Oui je l’ai complété et mon bonheur fut énorme. J’avais réussi; tant pis je ne me souviens même pas du chrono ou de la vitesse, je l’avais complétée, point! J’avais commencer et complété l’objectif. La voilà ma victoire à chaque défi que je me donne.
Parce que la vie commence chaque matin et un matin de juin 2016 la mienne a basculé terriblement dans toutes ses sphères (…) parce que j’avais donné la permission à quelqu’un de le faire.
Le jour où je me suis aimée pour vrai, ce jour-là où ma liberté a commencé, j’ai choisi d’être une femme libre. Une femme qui connaît sa valeur et agit à la mesure de celle-ci, qui vit à pleine capacité et qui aime aimer la vie et lui dire continuellement merci, uniquement merci, chaque jour qu’elle commence et en faire un chef-d’œuvre de gratitude!
Que je les aime mes foulées… c’est la liberté même offerte à tout mon être, mon cœur et mon esprit.
Merci tellement la vie!