(Chronique: Regard sur le monde pour le Journal Le Relationn’ELLE, RFCM (Regroupement des femmes de carrière de la Mauricie )
Lorsque j’ai lu ce thème « le courage de demander de l’aide comme entrepreneure », sur lequel je devais écrire ce billet, il m’a rappelé une petite histoire que j’ai vécue ici au Québec dans notre région. Je vous la raconte;
Un ami entrepreneur m’appelle inquiet alors que je suis encore à ma boutique en train de faire des tresses africaines à une cliente. Il dit avoir besoin de mon aide. Vu le ton sérieux et l’air inquiet dans sa voix , je m’y rends dès que possible. C’est alors qu’il me raconte l’histoire d’un de ses employés, un immigrant très bon à la tâche mais de qui toute l’équipe réclame le départ car son attitude se butte au reste de la chaîne de travail et d’une façon assez négative, surtout pour les relations interpersonnelles au sein de l’usine.
Je demande donc à rencontrer le travailleur en question et belle coïncidence c’est un homme de ma communauté d’origine ce qui me facilite l’entrée en contact et très vite je peux établir un climat de confiance et lui exposer la situation. Mieux l’employeur et moi-même découvrirons à notre grande compassion les évènements tristes et difficiles que vivait cet homme au niveau personnel
et migratoire, une situation que je qualifierais à la limite d’un SOS humanitaire.
L’employeur et moi-même avons pu orienter cet homme aux bonnes ressources d’aide et d’accompagnement à l’intégration d’immigrants dans notre région.(…)
Finalement, la situation se règle et aujourd’hui son employeur reconnait en lui l’un de ses meilleurs travailleurs, mais surtout un bon collaborateur de travail et même un ami pour plusieurs qui étaient prêts hélas à le voir partir. Après cet épisode, à l’interne, il a été institué une campagne d’entraide mutuelle qui se résumait comme suit :
« Demander de l’aide oui. Et si on devançait les plus timides pour leur apporter notre aide. Ce qui fait la force d’un individu, ce n’est pas sa capacité à soulever un poids, mais son aptitude à alléger celui des autres. »
Demander de l’aide lorsque vous êtes face à une crise de gestion de ressources humaines impliquant une personne différente au sein de votre entreprise n’est pas une atteinte à votre leadership bien au contraire. En effet, Ce que les collègues percevaient comme un manque inouï de saine collaboration n’était que le bouclier protecteur d’une détresse que l’homme ne savait même pas qu’il pouvait confier à un collègue ou à son patron…et mieux qu’il existait une ressource d’aide pour ce genre de situation.
Par définition, AIDER veut dire, apporter son concours à quelqu’un, joindre ses efforts aux siens dans ce qu’il fait; lui être utile, faciliter son action, en parlant de quelque chose (…) En quoi demander une action si profitable, si facilitante, si constructive peut-elle devenir difficile à faire?
Enfin, ce thème est une invitation à la culture de l’humilité comme clé de solution. Et l’humilité c’est prendre conscience que toute personne à commencer par soi-même a des limites qui ne font aucunement d’elle une moins bonne personne. Les facteurs de refus de demander de l’aide que sont la peur de se faire dire non, la crainte d’être redevable et la peur de déranger ne devraient pas nous empêcher d’être simplement NOUS, des êtres humains qui ont besoin les uns des autres. faiblesse mais de force.
« Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse mais de force. » – Michelle Obama
Elvire B Toffa
»Progressez chaque jour avec audace vers vos rêves, refusez les coups
d’arrêt et rien ne pourra vous arrêter. »
Elvire B Toffa
Accompagnante et stratège en inclusion socioprofessionnelle des personnes issues de l’immigration.
Entrepreneure & Conférencière :
lamazone.ca
academieamazone.com